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Syriza, entre espoir et peur

La victoire de Syriza en Grèce le 25 janvier dernier marque un tournant dans la résolution de la crise européenne. Pour le meilleur ou pour le pire…

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« Super Mario », le magicien

Mario Draghi lance l'arme suprême Source: flickrSS
Mario Draghi lance l’arme suprême
Source: flickrSS
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Pour sortir de la déflation, la BCE ne suffira pas

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A rebours de la Fed, la BCE lance sa Quantitative Easing

Source: Dessine moi l'éco
Source: Dessine moi l’éco

Le risque de déflation en zone euro oblige la Banque Centrale Européenne à poursuivre et à accélérer son programme de soutien à la croissance en Europe.

Une page se tourne aux Etats-Unis, une autre s’ouvre en Europe. Alors que la Federal Reserve a annoncé fin octobre la fin de son programme de rachat de dette publique à long terme, la Banque Centrale Européenne (BCE) lance le sien. La BCE s’est dite prête à injecter 1 000 milliards d’euros dans l’économie de la zone euro, via une augmentation de son bilan. Mario Draghi, son président, a même déclaré qu’il était prêt à «préparer, en temps voulu, de nouvelles mesures à mettre en œuvre, si nécessaire». A t’il en tête une monétisation des dettes européennes ? Pour l’instant, cette pratique qui consiste au financement direct des Etats par la Banque Centrale est interdite par le traité de Lisbonne. Considérant la situation actuelle comme explosive, Mario Draghi souhaiterait dépasser les objectifs fixés par la BCE et lancer une Quantitative Easing (QE) au sein de la zone euro. Le risque de japonisation de la zone euro– qui caractérise une longue période de déflation et de stagnation économique – oblige l’autorité monétaire européenne à revoir ses plans. « Nous devons toujours faire attention aux risques à la baisse pesant sur notre prévision d’inflation » à moyen terme, a déclaré le président de la BCE le 17 novembre dernier devant la commission des affaires économiques et financières du Parlement Européen.

Ces mesures, dites « non-conventionnelles », sont depuis le début de la crise de la zone euro bien accueilli par les marchés financiers. Dans le cadre de son nouveau programme, la BCE prévoit notamment « l’acquisition d’obligations sécurisées », obligation dont le service est garanti par des crédits hypothécaires. Des achats d’ABS (asset back securities), titres adossés aux créances de PME, seront aussi lancés pour « au moins deux ans ». L’objectif de cette QE est de soutenir la croissance et de relancer l’inflation dans la zone euro. Jens Weidmann, président de la Bundesbank, estime cependant que«la balance entre les coûts et les bénéfices (de ces achats) est pour le moment négative».

Mêmes exceptionnelles, ces mesures sont encore jugées insuffisantes par certains membres du gouvernement français et de la majorité de gauche. Reprenant les arguments de Paul Krugman, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste, annonçait sur Radio France mercredi 19 novembre « Nous sommes dans une phase de déflation et il faut que l’Europe se ressaisisse car la japonisation de l’économie européenne est en marche ». Il est vrai que l’inflation a considérablement ralenti dans la zone euro depuis 2012. En octobre dernier, l’inflation dans la zone n’a progressé que de 0,4% en glissement annuel. Ce ralentissement touche tous les grands pays.

Bien qu’il constitue un soutien indéniable à la croissance, ce rachat massif des dettes souveraines par la BCE ne peut pas à lui seul annihiler le risque de déflation eu Europe. Comme aime le rappeler Mario Draghi, la politique monétaire n’y arrivera pas seule. Le président de la BCE exhorte les pays de la zone euro à poursuivre les réformes structurelles et surtout à mettre en place un grand plan d’investissement à l’échelle de la zone. Justement, la Commission Européenne songe à la création d’un fonds d’investissement financé par le budget de l’UE ou celui de la Banque Européenne d’investissement. Ce « plan Juncker » de 300 milliards d’euros doit aussi inciter les acteurs privés à s’associer à des projets d’infrastructures sur tout le continent.